La productivité, notre amie ?

Le monde a connu ces dernières décennies une révolution technologique.

A la mort de Steve Jobs en 2011, nombreux sont ceux qui l’ont remercié expliquant que cet homme avait changé leur vie. C’est vrai, ces dernières décennies ont vu la multiplication des robots et des ordinateurs. Ces dernier se sont insérés dans nos vies professionnelles, dans nos vie familiales, dans nos vies quotidiennes, jusqu’à y devenir indispensables.

Cependant, lorsqu’on parle de révolution sur le marché du travail on pense et on parle toujours de la révolution industrielle du XIXe siècle ou de l’invention du travail à la chaine au début de XXe. Il faut pourtant se rendre compte que si, grâce à elles, la productivité a été multipliée par deux entre 1820 et 1960, elle a depuis été multipliée par CINQ.

  Aujourd’hui, la France est un des pays les plus productifs au monde, et un de ceux qui a le plus évolué dans le temps. Certains nous classent premier en terme de productivité, d’autres second derrière les États-Unis, et devant la Norvège. Peu importe, quelque soit notre place dans le top 3 d’autres comparaisons sont possibles. Ainsi l’Eurostat est arrivée à la comparaison suivante : si la productivité horaire est en moyenne de 100 en Europe, elle est de 118 en France et de 95 en Grande-Bretagne ; L’écart de productivité entre nos deux pays est de l’ordre de 20%.

 Or la productivité peut être compromettante :

 « Les gains de productivité ne laissent que très peu de place à la création de postes. L’an dernier [2005], même avec une croissance de 9%, la Chine n’a vu le total des heures travaillées sur son territoire augmenter que de 1%. Il faut cesser de se lamenter sur les délocalisations. Cela ne porte que sur de très petits nombres. Les gains de productivité détruisent bien plus d’emplois. » (Le Figaro, 27janvier 2006)

Même si nous ne sommes pas d’accord avec tous les propos de ce journaliste, on peut quand même se poser une question.

Comment demander à une entreprise de garder des emplois et d’en créer si pour produire la même chose elle en a besoin de moins ?

On peut ainsi répéter les propos de Jacques Marseille, économiste réputé (mais pas réputé très à gauche…) qui expliquait que «  avec le niveau de productivité des anglais ou des Japonais, qui est largement inférieur au nôtre, il nous faudrait 5 millions de travailleurs en plus pour produire la même chose. Le chômage ne serait plus un problème en France … »

Même si les chiffres ont évolué depuis 2004, l’idée peut rester similaire. D’ailleurs d’autres l’exprimait déjà en 1933.

« Cette crise est singulièrement différente des crises précédentes. Parce qu’elle dépend de circonstances radicalement nouvelles conditionnées par le fulgurant progrès des méthodes de production.

Pour la production de la totalité des biens de consommation nécessaires à la vie, seule une fraction de la main-d’œuvre disponible devient indispensable. Or, dans ce type d’économie libérale, cette évidence détermine forcément le chômage. […]

Ce progrès technique qui pourrait libérer les hommes d’une grande partie du travail nécessaire à leur vie est le responsable de la catastrophe actuelle. »

Einstein

Ne pourrions donc pas conclure exactement la même chose avec nos gains de production actuels ?

Rosenthal

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