
Nicolas Sarkozy à la cité des 4000 (La Courneuve) le 29 juin 2005. Crédits : Photo Jack Guez/AFP
Si le mouvement #metoo ressemble aujourd’hui à une prise de conscience internationale qui s’étend de la Californie jusqu’aux plus modestes quartiers français, toutes les remises en question de la société américaine n’ont pas encore traversé l’Atlantique. Jadis parmi les pays les plus impliqués dans la question sociale, aujourd’hui plutôt réceptive à la question sexuelle, la France reste toujours largement hermétique à la question raciale. Depuis la prise de conscience des années 70-80 sur la responsabilité de l’Etat et de la société françaises dans l’extermination collaborationniste des Juifs de France et sur l’ampleur des discriminations subies par les immigrés post-coloniaux et dénoncée par la Marche pour l’égalité et contre le racisme de 1983, le soufflé est largement retombé et on assiste même à une marginalisation de l’antiracisme au profit de tendances anti-immigrés et anti-islam, si tant est qu’il s’agisse de deux choses différentes. Alors que l’éradication du racisme ne semble plus faire partie des grands idéaux de la gauche et que partout ailleurs, toute évocation de la question raciale apparaît comme un cadeau fait aux ennemis de la Nation, le débat public et intellectuel se sature de concepts-attrape-nigauds Lire la suite