
Crédits : Séverin Millet. Source : lemonde.fr
L’extension de la PMA aux couples lesbiens a ceci de particulier qu’elle apparaît comme l’une des mesures les plus évidentes au regard des évolutions de la société et du droit, alors qu’elle est au contraire l’une des propositions qui suscite le moins de courage politique chez les décideurs français. François Hollande avait déjà à deux reprises raté l’occasion de la faire voter : une première fois en même temps que la loi Taubira de 2013, craignant que la « PMA pour toutes » ne bloque le « mariage » et « l’adoption pour tous » (ce qui n’a cependant pas empêché les participants de la Manif pour tous de la considérer comme déjà actée) ; une deuxième fois en février 2014, reculant devant 100.000 Versaillaises à serre-tête descendues dans la rue. L’opposition à l’égalité des droits entre homosexuel(le)s et hétérosexuel(le)s, d’une virulence et d’une ampleur inédites en Europe, avait alors réussi à repousser le sujet jusqu’à nouvel ordre, avec un gouvernement socialiste visiblement traumatisé par les manifestations de l’hiver 2013. Lire la suite