La rentrée littéraire valant aussi pour les ouvrages politiques, ce n’est pas le choix qui manquait pour se mettre sous la dent quelque chose à critiquer : les innombrables chroniques d’une campagne que tout le monde a déjà envie d’oublier, les incalculables biographiques de Chirac qui ressemblent davantage à des nécrologies précoces, les dispensables ouvrages sur le péril islamo-fasciste à nos portes (celui de Lydia Guirous étant sans doute le plus savoureux), un intriguant livre de Yanis Varoufakis sur les coulisses de l’Eurogroupe (mais se coltiner 300 pages de récit sur la restructuration de la dette grecque demande quand même une certaine abnégation) et même le livre de Ségolène Royal que vous pouvez retrouver dans les plus sombres tréfonds des rayonnages de la Fnac, mais dont l’achat constitue un acte de charité. A la place, nous avons choisi un objet intriguant, une « enquête sociologique et dessinée » des Pinçon-Charlot sur l’installation d’un centre pour sans-abris aux abords du bois de Boulogne [1]. Lire la suite